Importé du continent,
l’eucalyptus règne en maître sur Rapa Nui !
Roi de la chauffe,
les tailleurs de moais préfèrent néanmoins les bois de l’île voisine.
Peu importe… De ses forêts en altitude,
il prolifère en masse.
Dénudé de toute son écorce,
sa peau se revête d’une couleur grisâtre,
luisante sous l’humidité.
Servant de repère au plus intrépides,
Cherchant silence et discrétion.
Sous les pas du fugitif,
ses plumes perdues craquent
en signe d’alerte aux animaux sauvages.
Pauvre être déplumé,
mais heureux est le campeur.
Se nourrissant de ses branches pour alimenter son feu ardent.
sous la braise du campement,
Sa fumée embaume les sens.
Nids des buses,
la nuit tombée elles chantent.
Un appel au sommeil des troupes !
Déraciné par le souffle du vent,
la forêt devient cimetière…
Beaucoup ont succombé à leurs blessures.
Bien trop gourmands d’horizon et d’océan agité.
Le vent qui passe agitera encore ses ailes,
perçant ainsi, le doux silence des collines voisines.
Rapa Nui, île de Pâques, 2017.